Dan Martin : « Je suis tombé presque autant de fois que je suis monté sur le podium »

20 avril 2019 - 14:30

Voilà un Ardennais ! A 32 ans, Dan Martin s’apprête à disputer sa 11e Flèche Wallonne et son 12e Liège-Bastogne-Liège, où il s’est imposé en 2013. Collectionneur de podiums sur les deux classiques belges, l’Irlandais y a connu encore plus de frustrations et de revers que de joies, mais entretient avec elles un lien particulier. Interviewé sur le Tour du Pays Basque, où il s’est classé 2e du général (victoire finale de I.Izaguirre), après avoir été seulement battu par Adam Yates sur l’étape reine, il prend rendez-vous avec tous ses rivaux habituels, comme Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe… mais aussi Peter Sagan.

© A.S.O.

Les semaines qui précèdent les Ardennaises peuvent avoir leur importance… comment évaluez-vous votre préparation cette année ?

C’est une histoire d’entraînement. J’espère que cette année le Tour du Pays Basque a pu me donner l’explosivité pour batailler sur les classiques. J’ai aussi l’expérience pour moi, je sais comment gagner ces courses et je compte bien y arriver cette année. Jusqu’ici j’ai été plutôt régulier, pas forcément au sommet mais toujours devant : 5e sur le Tour de Valence, 7e sur l’UAE Tour, 2e au Pays Basque… je n’ai pas encore gagné mais je me suis battu aves les meilleurs. Ce ne sont pas des résultats incroyables, mais c’est une bonne année et je vise maintenant une victoire sur un une grosse course… une classique.

Qu’est-ce qui rend la Flèche Wallonne si particulière par rapport à Liège-Bastogne-Liège ?

La première fois que j’ai couru la Flèche Wallonne en 2008, j’ai adoré. L’atmosphère est très particulière. C’est tellement nerveux, tout le monde bagarre pour garder sa position et la tension monte jusqu’à l’ascension finale du Mur de Huy, c’est très tactique. C’est beau et c’est dur. Je suis tombé presque autant de fois que je suis monté sur le podium, mais c’est une course que j’aimerais beaucoup gagner. Liège, c’est totalement différent : c’est l’histoire du cyclisme et cela donne un sentiment incroyable de rouler sur ces routes pendant près de sept heures. Il faut rester concentré tout au long, et essayer de choisir le bon moment pour attaquer à la fin.

Sur ces deux courses, Alejandro Valverde est devenu le plus redoutable coureur de sa génération… reste-t-il le grand favori ?

Alejandro, c’est Alejandro… et il aime ces courses autant que moi. Il n’a plus la pression de les gagner, après s’être autant imposé, mais il va prendre beaucoup de plaisir à les courir avec son maillot de champion du monde. Il est toujours favori et il faudra l’observer, mais on ne peut pas baser sa course sur un seul coureur. Il y a beaucoup de favoris, le niveau est très élevé cette année et ce sera certainement très ouvert.

« Je ne pourrais pas choisir entre les deux, mais j’aimerais vraiment gagner la Flèche qui manque à mon palmarès »

Chacun pense bien entendu à Julian Alaphilippe…

J’ai été le coéquipier de Julien et j’espère qu’il sera remis après sa chute sur le Tour du Pays Basque. Nous verrons bien quel sera son niveau sur la Flèche. C’est dommage pour lui d’avoir dû abandonner, mais de toute façon il aime ces courses qui lui correspondent parfaitement. Peut-être plus qu’à moi, qui suis davantage en train de devenir un coureur de grand tour.

Auriez-vous une préférence entre ces deux courses qui mettent un terme à la saison des classiques ?

Je ne pourrais pas choisir entre les deux, mais j’aimerais vraiment gagner la Flèche qui manque à mon palmarès. Liège-Bastogne-Liège est un monument et ce serait aussi génial de le gagner une deuxième fois. Je m’en suis approché, une fois en terminant deuxième, une fois où j’ai chuté dans le dernier virage ! En tout cas, je me rends toujours dans les Ardennes très motivé. C’est une grande semaine de course que j’attends avec impatience.

Que pensez-vous du nouveau parcours ? Ce changement peut-il rendre la Doyenne accessible à Peter Sagan, qui a décidé de tenter sa chance ?

Ce sera une course différente, plus ouverte que d’habitude. Il y aura de l’agressivité, il faudra une équipe très forte et par chance j’en ai une autour de moi. Les dernières années, tout le monde attendait la dernière côte mais cette fois le schéma n’est plus le même alors ça attaquera beaucoup plus tôt. Je suis très curieux de ce parcours, je vais aller le reconnaître et ensuite je penserai à une tactique. Sagan, nous verrons bien, mais il est certain que le final lui convient mieux. Avant, il faudra aussi qu’il soit rapide dans les montées.

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