Alejandro Valverde : « Si je suis en tête à 250 mètres, il est très difficile de me battre »

11 avril 2018 - 13:23

Il n’existe pas de recette infaillible du succès, paraît-il. Pourtant, sur les pentes du Mur de Huy et dans les rues d’Ans, un triomphe aux airs de déjà vu se répète année après année. La troisième semaine du mois d’avril, avec la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège au programme, appartient à Alejandro Valverde. Le vétéran espagnol cumule cinq victoires dans le premier rendez-vous du duo ardennais (dont les quatre dernières éditions !) et quatre sur la Doyenne… Et à la veille de ses 38 ans, il se voit bien récidiver.

« Tant que je gagne, je continue », assure l’Imbatido. Ça tombe bien, sur la Flèche comme à Liège, il trouve les conditions parfaites pour soulager son inépuisable soif de victoire. « Je pense que le mur de Huy s’adapte parfaitement à mes caractéristiques », estime le roi du sprint en bosse, détenteur du record de victoires sur la fameuse ascension de 1,2 km avec des passages à plus de 20%. « Si je suis en tête à 200-250 mètres, il est très difficile de me battre. J’essaye de faire en sorte que personne ne parte, je calcule ma distance et ensuite j’accélère. C’est une distance que je maîtrise très bien, c’est là que j’ai l’avantage. Liège a aussi une arrivée qui me plaît beaucoup, avec un final exigeant. »

Avec plus de 100 victoires au compteur depuis ses débuts professionnels, en 2002, le leader de la Movistar a fait montre d’une palette extra-large. Cette année encore, il regarde la concurrence de haut avec ses neuf bouquets glanés aussi bien sur des épreuves par étapes que des courses d’un jour. Mais les courses d’usure, qui enchaînent les difficultés à l’image du diptyque ardennais, sont bien celles qui lui correspondent le mieux : « Un parcours tortueux et exigeant m’avantage. Pour moi aussi c’est plus dur, mais tout devient plus facile dans le final. Mes rivaux ont souffert, je n’ai plus besoin de faire les mêmes efforts pour me placer. »

C’est donc logiquement que Valverde a très rapidement apprivoisé le terrain de jeu particulier de la Flèche et de la Doyenne. « En 2005, quand j’ai découvert ces courses, j’avais fait de bonnes courses jusqu’aux 15 derniers kilomètres », se souvient-il. « J’ai pêché dans le placement et par manque de confiance. Je manquais de certitudes pour savoir si j’étais au niveau ou pas. Mais avec les années, l’expérience m’a permis d’arriver où j’en suis aujourd’hui. » Dès 2006, un an après ses premiers tours de roue ardennais, il s’offrait le doublé Flèche - Liège…

Douze ans plus tard, Alejandro Valverde apparaît toujours comme l’homme à battre pour Dan Martin (2e derrière Valverde sur les deux rendez-vous l’an dernier), Julian Alaphilippe (lui aussi battu par le seul Valverde sur la Flèche et Liège en 2015) ou Dylan Teuns (3e de la Flèche l’an dernier). Pour le jeune Belge, son aîné espagnol est une référence qu’il étudie avec minutie, vidéos à l’appui, pour percer notamment le secret de ses victoires à répétition sur le Mur de Huy.

« Je m’adapte chaque année, en fonction des circonstances de course et du comportement de mes adversaires », répond Valverde, qui revendique même son goût pour « le désordre dans l’ordre tactique ». Cette année encore, le leader historique de la Movistar s’appuiera tout de même sur « une grande équipe », notamment Mikel Landa et Marc Soler, pour « rester toujours bien placé, dans le vent et à l’approche des côtes ». Il ajuste la recette à chaque millésime mais Valverde connaît bien tous les ingrédients pour triompher sur les ardennaises.

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